• Depuis près de deux semaines les cheminotEs sont massivement en grève. Pour la première fois depuis 2012, des dizaines de milliers de travailleurs de ce pays résistent de manière coordonnée et radicale à Hollande et son gouvernement qui veulent imposer une régression de plus contre les conditions de travail et les services publics. Les cheminotEs ne défendent aucun privilège, ils se battent pour que, dans cette société, tout ne soit pas basé sur la recherche du profit maximum, au détriment des intérêts des salariéEs et de la population.
Dégradation des conditions de travail pour les cheminotEs = baisse de la qualité de service pour les usagers !
Cette réforme poursuit deux objectifs. Tout d’abord, elle organise l'éclatement de la SNCF en trois entreprises différentes avec la séparation des activités déficitaires (aiguillages et entretien du réseau) des activités rentables (faire rouler des trains et les commercialiser) afin de privatiser ces dernières. Ils appliquent ainsi fidèlement le principe libéral : « privatiser les profits et nationaliser les pertes ».
Et pour que ce joli cadeau au MEDEF soit complet, l'entreprise gestionnaire du réseau (qui resterait publique) hériterait des 40 milliards d'€ de dette du système ferroviaire à rembourser grâce aux gains de productivité et aux suppressions de postes ! Cette réforme aura donc des conséquences dramatiques sur la qualité des transports, déjà bien basse, et sur la sécurité des circulations ferroviaires.
Le deuxième objectif est de « baisser le coût du travail » des cheminotEs, c'est-à-dire de leur appliquer le principe sarkozyste du « travailler plus pour gagner moins ». Sous le prétexte d'égalité, Hollande et Pépy veulent tirer les conditions de travail des 160 000 cheminotEs de la SNCF vers le bas, en les harmonisant sur celles des 3000 cheminotEs qui bossent pour des boites privées.
Les cheminotEs montrent la voie du « tous ensemble » !
Depuis deux semaines un front antigrève s’est constitué depuis la droite jusqu’au secrétaire général de la CFDT, Laurent Berger avec en tête Hollande, Valls et Pépy, le patron de la SNCF. Et toujours la même propagande : les usagers (les clients redevenus des usagers pour la circonstance) pris en otage, les lycéens prétendument empêchés de passer le bac et voilà maintenant l’économie qui souffrirait.
Dans le même temps les inconditionnels du dialogue social s’activent. D’un coté tous ceux qui soutiennent franchement le projet gouvernemental. De l’autre ceux qui essaient de faire croire que le vote de quelques amendements bidons au projet de loi justifierait de suspendre la grève.
Les cheminotEs se mobilisent contre des attaques semblables à celles que subissent tous les salariéEs: sous-effectifs permanents, suppressions de postes, blocage voir baisse des salaires... partout, la colère sociale est latente. D’ailleurs, bien d’autres salariéEs sont en lutte aujourd’hui : salariéEs de la santé, des aéroports, postierEs, intermittentEs du spectacle. C’est bien la preuve que la colère sociale pourrait bien éclater à bien plus grande échelle. Hollande, Valls, Berger, martèlent que la grève doit cesser.
Travailleurs, chômeurs, ou jeunes, nous sommes dans le camp que les cheminotEs en lutte, contre ce gouvernement au service du MEDEF ! Soutenons la grève des cheminots, et prenons exemple sur eux !
Si les cheminotEs ou les intermittentEs du spectacle font remballer ces réformes au gouvernement, gageons que ce sera un sacré encouragement pour que nous retrouvions tous et toutes le chemin des grèves victorieuses et des luttes collectives.