Voilà bientôt un an, c'était l'opération « plomb durci ». Pendant plus de 3 semaines, l'armée israélienne a bombardé la Bande de Gaza, faisant plus de 1400 morts, majoritairement des civils, femmes et enfants, des milliers de blessés, des milliers de logements détruits, ...
Bien sûr, comme depuis des décennies, Israël présentait cette action comme une « riposte », riposte aux roquettes qui en huit ans ont tué 10 civils israéliens (c'est toujours trop).
Depuis, l'intérêt des médias est retombé. Le gouvernement le plus à droite de l'histoire d'Israël a été élu, la Bande de Gaza connaît l'enfermement et le blocus, la Cisjordanie continue de voir se construire le Mur d'apartheid et l'extension de la colonisation, 11000 prisonniers palestiniens croupissent dans les prisons israéliennes, le plus souvent sans jugement, parmi lesquels notre compatriote Salah Hamouri *,...
Alors que fait la « communauté internationale » ? Exige-t-elle enfin l'application des multiples résolutions des Nations Unies reconnaissant les droits du peuple palestinien ? Que fait l'Union Européenne ? Suspend-t-elle l'accord d'association avec Israël qui accorde des avantages commerciaux à ce pays à condition qu'il respecte les Droits de l'Homme ?
Non seulement elles ne font rien, mais quand un rapport argumenté et étayé d'un juge indépendant, Richard Goldstone, démontre que l'Etat israélien et son armée se sont faits coupables de crimes de guerre et peut-être de crimes contre l'humanité, les grandes puissances enterrent le rapport et refusent de le transmettre à la justice pénale internationale. Sarkozy reçoit le premier ministre Nétanyahou « en ami ».
BDS, B comme Boycott,
D comme Désinvestissement, S comme Sanctions
Certains d'entre nous s'en souviennent encore. Ils étaient nombreux, les pays qui s'accommodaient de l'apartheid en Afrique du Sud. Et puis les peuples ont bougé. Boycott des oranges Outspan; boycott des Springboks;... Non seulement le pouvoir de la minorité blanche devait affronter la résistance du peuple, mais il était de plus en plus isolé au plan international, les gouvernements étant parfois obligés de céder à l'exigence populaire de couper les ponts avec ce régime honni. Et cela a contribué à sa fin.
Eh bien, c'est ce que nous demande aujourd'hui la société civile palestinienne. Plus de 180 organisations syndicales, associations, partis de Palestine (et aussi les anticolonialistes israéliens eux-mêmes) nous demandent d'exiger des poursuites contre les criminels de guerre, d'exiger des sanctions économiques contre l'Etat, d'exiger des entreprises qu'elles n'investissent plus dans les colonies. Et elles nous demandent de ne plus consommer les produits de ce pays tant qu'il ne respecte pas le droit international.
Ne nous faisons pas les avocats d'Israël, ils ont un goût amer. Les oranges de Jaffa, vous les aimez sanguines ? Dites à votre épicier de grande ou de petite surface : vous n'avez pas le droit de vendre ces fruits et légumes dont vous êtes incapables de nous dire, quand ils sont étiquetés d'Israël, s'ils ne viennent pas des colonies illégales de Cisjordanie et de la vallée du Jourdain qui volent l'eau et la terre des Palestiniens.
C'est bien le moins que nous puissions faire en solidarité avec la résistance de ce peuple.
NPA Talence