Rififi à Château Raba
Lundi 2 Juin, à Thouars, avait lieu une réunion publique concernant la projet de construction d’un foyer de jeunes travailleurs face à la résidence château Raba, le long de l’avenue de la Libération., à l’initiative d’Aquitanis.
La présentation générale faite, dès l’annonce du projet de l’architecte, c’est le déclenchement des hostilités ! A la tribune, un responsable Aquitanis, qui en a pris plein la gueule, mais bon, il assume, il est payé pour ça, et il garde le sourire en plus ; à sa gauche, le représentant du conseil municipal, élu de droite, qui-veut-être-objectif, ne-pas-prendre-position, donner-les-faits, et surtout pas parler politique si ce n'est au sens des grecs antiques : on pourrait croire qu’il y a des élections proches ! A sa droite l'architecte, venu présenter le projet, pas responsable bien sûr du "pourquoi-construire-là-et-pas-ailleurs", c'est à dire ce qui fâche. Dans la salle, une bonne cinquantaine de personnes, la plupart habitants de château Raba, quelques élus de la gauche, pas vraiment, peut-être d’autres.
Le motif : le projet, bien avancé, "proposé" par Aquitanis, qui est propriétaire, de construire un foyer de jeunes travailleurs côté avenue de la libération, face aux tours de Château Raba.
Les plaintes : les manifestations de refus de certains habitants ont été assez virulentes, certains sont partis avant que l'architecte présente le projet, ce qu'il a fait avec une heure de retard parce qu'on lui a d'abord dit qu'on voulait pas de quelque chose qui ne serait plus à discuter, puis quand il a pris le micro, il s'est encore fait engueuler au prétexte qu'il n'était même pas foutu de parler dans un micro ; manifestement, côté com, c'est assez nul : il y avait eu une première réunion 18 mois plus tôt, puis plus rien, apparemment, jusqu'à ces tout derniers jours où les habitants ont eu un tract dans la boite aux lettres, plus quelques affiches ; et là, on leur annonce un projet qui non seulement ignore ce qu’avait produit la 1° réunion, mais qui est totalement verrouillé, plus rien à discuter !!
On peut comprendre des réactions qui n'ont pas fait dans la dentelle ! Le premier grief est que ça va cacher la vue, le soleil, bouffer de l'espace, des arbres, des places de parking.. L’argument du style « pourquoi accueillir des jeunes qui peuvent poser problèmes et qui ne sont pas d’ici» a été , hélas, exprimé, mais de façon très minoritaire et n’a donc été nullement dominant. C'est plus le cadre de vie qui pose problème. On répètera souvent que le projet est certainement bien, mais ce qui ne va pas, c’est l’endroit.
Il est en tout cas évident que les règles élémentaires de la démocratie ont été foulées aux pieds, les responsables étant bien convaincus que de toute façon, il faudra que ça se fasse, c’est dans le sens de l’histoire, comme d’autres (les mêmes bien sûr) nous disent que rien ne peut exister en dehors de l’économie de marché, que tout doit y passer, jusqu’à nos gènes, alors on peut gueuler tout ce qu’on veut.
D'une manière plus politique, il est clair que cela participe d'une politique de la ville qui vise à densifier autour des axes de circulation, sans trop d'égards pour les maisons individuelles et les espaces verts, de manière à faire revenir dans les villes les gens qui s'en étaient éloignés. Evidemment, ces politiques de bétonnage n’hésiteront pas à se parer d’alibis écologiques et sociaux.
La question qu'a posé S.Ambry, après avoir défendu Savary qui s'était fait jeter à la poubelle de manière féroce par une responsable des foyers de jeunes travailleurs, a été : pourquoi on veut construire là et pas rue du 19 mars ? On lui a répondu, bonne question, le prochain projet, c'est là qu'on pourra le faire ! C'est clair, y a du fric à faire dans l'immobilier et tout le monde s'y prépare !