Depuis le 15 mai, les partis politiques espagnols sont débordés. Tout est parti d’une une petite plateforme « Democracia Real Ya » (la démocratie réelle : maintenant). Et elle a réussi à mobiliser des milliers de personnes dans 50 villes en Espagne. La source de la protestation est extérieure à toute institution. Elle ne provient pas des partis ni d'associations importantes : « Démocratia real ya », est un collectif vieux de quelques mois et il a réussi à fédérer une centaine d’associations ou « petits » mouvements, pour appeler au 15 mai. Celle-ci a été convoquée à partir des réseaux sociaux et par des réunions. Les grands syndicats et les grands partis étaient absents. C’est la 1ère fois qu’en Espagne un mouvement d’une telle ampleur a lieu sans que les syndicats « majoritaires » qui appellent à descendre la rue.
Le mouvement, improvisé, a surgi sur Internet. Et c'est inédit de voir autant de monde manifester dans un pays où les mobilisations ne sont pas, depuis quelque temps, au niveau de l’agression que subissent les travailleurs et la population. L'exemple des révolutions arabes est évident, mais aussi des révoltes en Grèce pendant la crise économique. Et ça a marché. Que le peuple se réapproprie lui-même son destin, ses revendications, son aspiration à une société juste, tout ce qu’ignorent, en dehors des discours électoraux, la classe des politiciens professionnels : ça... c’est de la (vraie) politique ! (Lire notre bulletin NPA talence n°33)